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CCC

Paris, 6 septembre 1867.

Chère amie, j’ai reçu votre lettre, qui m’a fait grand plaisir ; je pense que le climat humide que vous habitez a dû s’améliorer beaucoup par cette grande chaleur. Pour moi, je m’en trouve assez bien et je respire, non pas tout à fait à pleins poumons, mais mieux que je n’avais fait depuis assez longtemps. Cependant, j’ai eu le courage de refuser l’offre très-aimable que l’impératrice m’a renouvelée au moment de partir[1]. Je ne me sens pas assez sûr de moi pour m’exposer à être malade, et, quoi que je fusse assuré d’être bien soigné, je crois prudent et discret de ne pas me risquer. Peut-être, si le beau temps continue, essayerai-je mes forces en allant passer quelques jours à la campagne chez mon cousin. Il se peut que le changement d’air me soit bon, et il y a grande

  1. De l’accompagner dans son voyage en Orient.