Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/323

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J’ai fait, pour le Moniteur, un article remarquable par l’aménité du style, au sujet d’une chronique espagnole très-amusante que je vous prêterai un de ces jours, pourvu que vous me la rendiez. Vous y verrez comment on vivait en Espagne et en France au XVe siècle. Adieu ; portez-vous bien. Ne vous enrhumez pas et donnez-moi de vos nouvelles.

CCCI

Paris, 27 septembre 1867.

Chère amie, que devenez-vous ? Il y a longtemps que je n’ai eu de vos nouvelles. Je viens de faire un coup d’audace : je suis allé passer trois jours à la campagne, chez mon cousin, auprès d’Arpajon, et cela ne m’a pas fait trop de mal, bien que le pays m’ait semblé froid et humide ; mais, à présent, je ne crois pas qu’il y en ait de chauds. Je suppose qu’à *** vous devez être dans des brouillards continuels.

Je passe mon temps comme je puis, dans une solitude complète, ayant quelquefois envie de