Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/327

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duré plus d’une heure. Je crois vous en avoir parlé. Le lisez-vous ? Il est impossible que le Correspondant n’aille pas à ***. Au reste, je vous donnerai le roman à votre retour.

Je suis toujours souffreteux, respirant mal, et à la veille de ne plus respirer du tout. Cette mort si subite de M. Fould m’a fait beaucoup de peine. Elle a, d’ailleurs, été la plus douce qu’on puisse souhaiter ; mais pourquoi si prompte ? Il a écrit dix-huit lettres le matin même de sa mort, et, deux heures avant de se coucher, il semblait parfaitement bien portant. Il n’avait pas fait le moindre mouvement dans son lit, et on ne voyait pas la plus petite contraction dans ses traits ; c’est exactement la même mort que celle de M. Ellice ; c’est ce que les Anglais appellent visitation of God.

Je pense me mettre en route dans les premiers jours de novembre. On me presse de partir pour échapper aux rhumes dont il est si difficile de se préserver ici. Je suis à terminer une tartine pour le Moniteur, sur un bouquin grec, et je me mettrai en route dès que j’aurai fini. Adieu, chère amie ; j’espère que vous reviendrez avant mon