Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/328

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

départ. Quittez tous ces vilains brouillards, prenez soin de vous. Adieu encore.

CCCIII

Paris, 8 novembre 1867.

Chère amie, je vous écris un mot à la hâte, au milieu des courses que je suis obligé de faire. Je pars demain pour Cannes, fort souffreteux ; mais on m’y promet du soleil et de la chaleur. Ici, nous avons du froid et presque de la gelée. Je ne sors plus le soir, et ne mets le nez dehors que lorsque l’air est un peu réchauffé. Je ne sais pas combien de temps je pourrai rester là-bas ; cela dépend un peu du pape, de Garibaldi et de M. de Bismark. Je suis, comme tout le monde, un peu dans la main de ces messieurs. Je ne connais rien de plus honteux que cette affaire de Garibaldi ; si jamais homme fut dans l’obligation de se faire tuer, c’était lui, assurément. Ce qu’il y a de plus fâcheux, c’est que le pape est bien con