Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/81

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anciens amis, qui m’a fort engagé à passer une saison d’eaux l’année prochaine. Il me garantit que j’en sortirai réparé à neuf. J’en doute un peu, mais cela vaut la peine d’essayer.

Leurs Majestés étaient en très-bonne santé et très-belle humeur à Saint-Sauveur ; j’ai admiré les natifs, qui avaient le bon goût de ne pas les suivre et de leur laisser la plus complète liberté. L’empereur a acheté là un chien un peu plus gros qu’un âne, de l’ancienne race pyrénéenne. C’est une très-belle bête qui grimpe sur les rochers comme un chamois. Il y avait bien longtemps que je n’avais pratiqué les provinciaux. À Tarbes, ils sont d’une espèce assez tolérable et d’une complaisance extraordinaire. Cependant, je ne conçois pas comment on peut rester avec eux pendant un mois. J’ai mangé beaucoup d’ortolans et de cailles en pâté, ce qui vaut peut-être mieux. Vous ne me parlez jamais de votre santé. Je suppose qu’elle est excellente. Adieu.

Je ne partirai pas sans vous donner de mes nouvelles.