Page:Mérimée - Carmen.djvu/148

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II

Un matin, madame de Piennes étant à sa toilette, un domestique vint frapper discrètement à la porte du sanctuaire, et remit à mademoiselle Joséphine une carte qu’un jeune homme venait d’apporter.

— Max à Paris ! s’écria madame de Piennes en jetant les yeux sur la carte ; allez vite, mademoiselle, dites à M. de Salligny de m’attendre au salon.

Un moment après, on entendit dans le salon des rires et de petits cris étouffés, et mademoiselle Joséphine rentra fort rouge et avec son bonnet tout à fait sur une oreille.

— Qu’est-ce donc, mademoiselle ? demanda madame de Piennes.

— Ce n’est rien, madame ; c’est seulement M. de Salligny qui disait que j’étais engraissée.

En effet, l’embonpoint de mademoiselle Joséphine pouvait étonner M. de Salligny qui voyageait depuis