Page:Mérimée - Carmen.djvu/197

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III

Elle trouva la pauvre fille dans un état à faire pitié. Il était évident que sa dernière heure était proche, et depuis la veille le mal avait fait d’horribles progrès. Sa respiration n’était plus qu’un râlement douloureux, et l’on dit à madame de Piennes que plusieurs fois dans la matinée elle avait eu le délire, et que le médecin ne pensait pas qu’elle pût aller jusqu’au lendemain. Arsène, cependant, reconnut sa protectrice et la remercia d’être venue la voir.

— Vous ne vous fatiguerez plus à monter mon escalier, lui dit-elle d’une voix éteinte.

Chaque parole semblait lui coûter un effort pénible et user ce qui lui restait de forces. Il fallait se pencher sur son lit pour l’entendre. Madame de Piennes avait pris sa main, et elle était déjà froide et comme inanimée.

Max arriva bientôt et s’approcha silencieusement du lit de la mourante. Elle lui fit un léger signe de tête, et