— Bah ! est-ce qu’il y a des romans russes ? Tu m’en enverras un ; n’est-ce pas, tu ne l’oublieras pas ?
— Je n’y manquerai pas. Adieu, grand’maman, je suis bien pressé. Adieu, Lisabeta Ivanovna. Pourquoi donc vouliez-vous que Naroumof fût dans le génie ?
Et Tomski sortit du cabinet de toilette.
Lisabeta Ivanovna, restée seule, reprit sa tapisserie et s’assit dans l’embrasure de la fenêtre. Aussitôt, dans la rue, à l’angle d’une maison voisine, parut un jeune officier. Sa présence fit aussitôt rougir jusqu’aux oreilles la demoiselle de compagnie ; elle baissa la tête et la cacha presque sous son canevas. En ce moment, la comtesse rentra, complètement habillée.
— Lisanka, dit-elle, fais atteler ; nous allons faire un tour de promenade.
Lisabeta se leva aussitôt et se mit à ranger sa tapisserie.
— Eh bien, qu’est-ce que c’est ? Petite, es-tu sourde ? Va dire qu’on attelle tout de suite.
— J’y vais, répondit la demoiselle de compagnie, et elle courut dans l’antichambre.
Un domestique entra, apportant des livres de la part du prince Paul Alexandrovitch.