Page:Mérimée - Colomba et autres contes et nouvelles.djvu/421

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mare… il est couvert de boue !… Revenez ! revenez ! — Ma cousine, vous me protégerez à la cour ; vous parlerez à l’empereur des sentiments d’amour et de respect que je lui ai voués.

La comtesse. Édouard !

Le comte. Que leur dire ?

La comtesse. Laissez-moi faire.


Scène XIV.

LE COMTE, LA COMTESSE, ÉDOUARD, LE BARON DE MACHICOULIS, LE COMTE DE FIERDONJON, LE MARQUIS DE MALESPINE, LE CHEVALIER DE THIMBRAY.

(Le comte de Fierdonjon est tout mouillé et couvert de boue.)

Le comte de Fierdonjon. Ah ! maudite maison ! j’en serai perclus pour le reste de mes jours ! — Vous dites donc qu’il n’y a pas de danger ?

La comtesse, au comte de Fierdonjon. Qu’est-ce donc, monsieur ?…

Le baron de Machicoulis. En courant il est tombé dans l’étang, et la clef qu’il tenait à la main est au fond de l’eau. Sans cela, nous serions déjà en rase campagne. Mais est-ce que les gendarmes ont arrêté Bertrand, que je ne le vois point ?

La comtesse. Non ; mais la nouvelle que nous venons de recevoir est bien triste, en ce qu’elle rompt absolument nos projets.

Le comte de Fierdonjon. Si ce n’est que cela !…

La comtesse. Un coup imprévu vient de nous frapper ; nous sommes obligés de partir sur-le-champ pour Paris. Mon mari vient d’être nommé chambellan de l’impératrice ; et comme s’il refusait il se compromettrait ainsi que ses amis…