Page:Mérimée - La Double méprise, 1833.djvu/176

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— « Elle se nommait Emineh. — Jolie ?… Oui, elle était assez jolie, mais trop grasse et toute barbouillée de fard, suivant l’usage de son pays. Il faut beaucoup d’habitude pour apprécier les charmes d’une beauté turque. — Emineh fut donc installée dans la maison du vice-consul. Elle était Mingrélienne, et dit à madame C***, la femme du vice-consul, qu’elle était fille de prince. Dans ce pays, tout coquin qui commande à dix autres coquins est un prince. On la traita donc en princesse : elle dînait à table, mangeait comme quatre ; puis, quand