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Page:Mérimée - Théâtre de Clara Gazul, 1857.djvu/128

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Don Luis entrant à cheval. Grâce ! grâce ! arrêtez ! Dieu soit loué ! il en est temps encore. (Il descend de cheval et embrasse son fils.)

Don Esteban. Embrassez mon sauveur. Il s’est coupé la main plutôt que de me frapper.

Don Luis embrassant Mendo. Ah ! Mendo, que sont mes titres de noblesse devant une action comme la vôtre ? Vous êtes un Romain, comme Sénèque.

Bruit de tambours. Le roi entre avec ses gardes 7.

Tous. Vive le roi !

Le roi. D’où vient ce tumulte ? Où est l’alcade ? Don Luis, expliquez-moi cela. Je ne puis rien entendre dans ce bruit confus de voix, qui toutes me disent la même chose.

Don Luis lui parle bas, tandis que

La foule crie : Grâce ! grâce !

Le roi. Il est impossible de ne pas admirer tant de générosité. Juan Mendo, mettez-vous à genoux. Relevez-vous, don Juan Mendo. Vous êtes gentilhomme.

Mendo. Sire, je vous baise les pieds… mais…

Le roi. Don Esteban, je vous pardonne, mais à condition que vous épouserez la fille de Mendo.

Don Esteban. C’est ma plus chère envie !

Inès à Esteban. Enfin, je puis t’aimer !

Le roi. Je veux signer le contrat. Qu’on fasse venir un chirurgien. Fasse le ciel qu’ainsi les préjugés soient vaincus dans toute l’Espagne !

Inès. Ainsi finit la comédie d’Inès Mendo. Excusez les fautes de l’auteur. Si cette première partie a su vous plaire, l’auteur espère que vous accueillerez avec bienveillance la seconde partie, sous le titre de triomphe du préjugé.