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II



L’expédition venait d’être bénie à Jérusalem ; le saint éperon de Godefroy avait touché le cheval de Bonaparte ; on quittait les vestiges des croisades ; on suivait les traces d’Alexandre, qui, lui aussi, s’était incliné devant Jérusalem.

Enrichis par les immenses trésors de Djezzar, pacha de Saint-Jean-d’Acre, nos soldats, en arrivant à Damas, achetèrent des armes superbes, dont cette ville est l’arsenal éternel. Murat et Junot éprouvèrent la joie d’Achille à Scyros, et ajoutèrent à leurs panoplies de voyage ces sabres recourbés qui coupent en deux tronçons le coussin de soie et la lance de fer.

Les habitants de Damas, ravis de la générosité d’une armée qui pouvait tout prendre, et qui achetait tout, accompagnè-