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III



En arrivant à Tarse, Alexandre le Grand, haletant de sueur et de fatigue, se précipita dans les eaux glacées du Cydnus, et cette imprudence lui aurait coûté la vie, sans le breuvage sauveur que son médecin Philippe lui donna. Le roi de Macédoine ne courut pas le même danger devant l’île Persique, qui porte le nom de Bains d’Alexandre. Les mers des belles zones ne blessent pas les héros et les soldats avec des pleurésies, comme les eaux du Cydnus ; elles donnent au contraire cette vigueur bitumineuse, si favorable dans les longues expéditions. En chauffant la mer pour les voyageurs et les soldats, en prodiguant les bains tièdes autour des continents et des presqu’îles de l’Asie, Dieu a montré sa prédilection pour le grand Orient, et semble inviter l’homme aux mer-