Page:Méténier - Les Voyous au théâtre, 1891.djvu/75

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porter dans le développement de mes idées.

Si je me trompe, ou si j’ai affaire à des cerveaux étroits, à des âmes hypocrites, tant pis pour eux !

Je laisse dire et je passe outre.

Ceci posé, il me reste à dire ici comment j’ai été amené à observer de près les mœurs populaires, à m’intéresser particulièrement aux types de la rue et à leur consacrer mes études les plus importantes et les plus osées, en dépit de ce qu’on est convenu d’appeler « la morale ».

La plupart du temps, le romancier ou l’auteur dramatique qui veut rester un fidèle et impartial historien des mœurs, ne choisit pas son sujet.

Il regarde autour de lui, il étudie, prend des notes, rassemble des documents, et il suffit souvent d’un fait banal de la vie courante pour éveiller en lui une idée. Il suit alors le filon qu’il a découvert, établit des personnages, crée des types auxquels il donne, sous des noms supposés, le caractère, les habitudes, la forme pour ainsi dire des gens qu’il a coudoyés, observés et dont l’originalité l’a frappé.