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Page:Mézière-Mémoire sur la situation du Canada et des États-Unis.djvu/2

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“ En entrant dans notre pays, après vingt-trois années d’absence, dit-il dans son prospectus, nous admirâmes la nou velle physionomie qu’elle avait prise, les édifices en tout gen re dont elle avait été enrichie, les moyens de communications qu’elle s’était créés, les améliorations introduites dans l’agri culture, l’extension du commerce, l’aisance des campagnes, le luxe des villes, et enfin le culte empressé que l’on y rendait aux sciences et aux belles-lettres. ”

EWbeille canadienne parut juste six mois. Ee 15 janvier 181 g, M. de Mézière avertissait ses lecteurs qu’il disconti nuait la publication de sa revue “ pour n’avoir à supporter que la perte de ses faibles labeurs. ” " La tentative que nous venons de faire, ajoutait-il, bien qu’infructueuse quant au résultat principal, ne laisse pas de déposer en faveur des progrès que fait journellement le goût des belles-lettres parmi nous : elle permet d’espérer qu’avec le temps, qui multipliera les moyens d’aisance et d’instruction dans les campagnes, on pourra naturaliser ici diverses insti tutions pour lesquelles le pays n’est peut-être pas encore as sez mûr. ”

Pour le moment, nous nous contentons de donner le mé moire de.Mézière adressé au ministre de la marine Dalbarde. Sous la république “ une et indivisible’’, il était de bon ton de dauber les prêtres et on verra que le sieur de Mézière, qui briguait un emploi du gouvernement, ne manque pas d’v aller de quelques attaques contre les prêtres de Montréal qui lui avaient probablement donné son instruction pour rien.


Mémoire sur la situation du Canada et des États-Unis

15. Nivôse. An 2 de la Rép. française Une et Indivisible.
Mézière, Américain, au citoyen Dalbarade, Ministre de la Marine.

CITOYEN,

En obéissant à tes ordres, je t’adresse un mémoire expositif de ce qui me concerne, de l’état actuel du Canada, et des dispositions des citoyens des États-Unis à l’égard de la République française.

Je suis né à Montréal, ville du Canada, le 6 décembre 1772. Mon père est de Dijon, et il y a 40 ans qu’il a laissé la