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CHAPITRE XIX

que mal. Vers minuit arrive enfin une estafette d’Houchannah ! Notre caravane s’est fourvoyée et est arrivée, elle aussi, sans s’en douter, à un village voisin. Elle est en sûreté, tout est bien ; nous la rejoindrons demain matin.


10 Décembre.

Au point du jour nous rejoignons notre caravane à trois quarts d’heure au-dessous de Bisina. Le village de Khesta, où elle a trouvé asile, est bâti sur les bords du Tigre. Il a l’air assez important, et nos hommes ont eu une excellente demeure pour la nuit.

N’étant pas sur le sentier fréquenté, Khesta voit rarement des hôtes de notre distinction ; aussi faisons-nous sensation. Tout le monde s’attroupe pour observer nos moindres gestes ; les habitants se montrent fort avenants ; les types sont beaux, quelques-uns même très fins ; les hommes, tous bien découplés, et les femmes ont un air distingué et digne. Je serais tenté d’attribuer la prospérité relative du village à son isolement qui le préserve des charges onéreuses qu’imposent les employés dans leurs voyages.

Le Tigre doit sans doute, sur un espace de plusieurs lieues, couler dans des défilés impraticables, car au lieu de continuer à longer ses rives, il faut aller chercher bien haut dans la montagne le village de Fenndück, pour ne retrouver le fleuve qu’à Finnick.

Départ 10 h. 15.

Notre caravane retourne d’abord jusqu’au hameau de Bisina et après une longue grimpée à travers champs rejoint le sentier de Fenndück.

Comme pour gagner ce village, il faut remonter jusqu’à sa naissance une petite vallée très encaissée et coupée de ravins latéraux, le sentier, pour les éviter, prend très haut dans la montagne. Il se fait d’ailleurs plus abominable que jamais ; aussi, nos charges ont bien des misères ; le cheval d’Houchannah manque de dégringoler dans un ravin, et son cavalier démonté par un vigoureux effort de la bête, pique une tête a parte post, heureusement