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DE MÔSOUL À BAGHDAD

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soigneusement enduit de bitume[1]. La machine est extrêmement légère, mais, vu sa forme, très difficile à diriger ; les bateliers sont obligés de déployer une grande activité pour la faire avancer ; et ils doivent faire de savantes combinaisons de mouvement pour l’empêcher de tourner constamment sur elle-même.


Kouffeh.

À partir de Kadhméin des bois de palmiers bordent les rives presque sans interruption. Enfin, nous voici au terme de notre navigation et à un dernier détour du fleuve, le charmant panorama de Baghdâd reflétant ses minarets et ses palmiers dans les eaux du Tigre, s’offre à nos yeux !

La ville baigne absolument dans le fleuve, d’où elle s’élève en pente douce ; le port est animé, les costumes pittoresques ; et le débarquement se fait au milieu de la cohue des kouffehs dont chacun porte un importun solliciteur.

J’éprouve en pénétrant dans Baghdad moins de déception qu’il n’est de règle dans les autres villes d’Orient. On se sent dans un centre, dans une ancienne capitale ; les bazars, aujourd’hui peu animés à cause du vendredi, sont fort beaux.

  1. Hérodote décrit déjà les kouffehs ; le kellek, lui aussi était un des engins de navigation des Assyriens. À côté des kelleks, ils employaient toutefois des barques beaucoup plus perfectionnées marchant à la rame et à la voile. Cf. Lenormant-Babelon, v, 133. Botta, Les Monuments de Ninive, i, Pl. 33, 34, etc. D’après Hérodote il semblerait que les kouffehs aient été en usage même dans la haute vallée du Tigre, tandis que nous avons vu les premiers à Sâmarra.