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DE L’ARMÉNIE

léger ou violent de l’air, était l’objet d’une science magique en Arménie et le fut longtemps.

Cet Anouschavan eut à souffrir pendant de longues années le mépris de Zamassis (Ninyas) qui le retenait à sa cour. Mais finalement, aidé par ses partisans, il réussit à obtenir le gouvernement d’une partie du pays, moyennant tribut, puis du pays tout entier.

Anouschavan mourut sans enfant. Mais son successeur Bared appartenait aussi à la descendance d’Haïg. D’ailleurs Moïse de Khorène ne sait rien de ce prince et de ses successeurs jusqu’à Sgaïorti, sinon qu’ils furent sous la dépendance des Assyriens. Le P. Tchamitchian a pourtant recueilli quelques détails intéressants sur deux ou trois d’entre eux. Le cinquième successeur d’Anouschavan, Pharnak, fut vaincu par Sésostris qui lui rendit le gouvernement de l’Assyrie. Après le départ du roi d’Égypte, Pharnak bâtit un certain nombre de forteresses dans ses États pour les défendre d’une nouvelle invasion. Sous son successeur, Sour, un bon nombre de Chananéens, chassés de Palestine par les Hébreux, vinrent fonder une colonie en Arménie.

Sour mourut après un règne glorieux de 45 ans. Son troisième successeur, Haykak, prince habile et belliqueux, porta à son apogée la gloire nationale de l’Arménie ; il attaqua et vainquit les Assyriens, dont le roi Amindes dut reconnaître sa suzeraineté. Il fut moins heureux avec son successeur Beloch. Celui-ci lui résista énergiquement et finit par vaincre les Arméniens dans un combat décisif où le prince arménien fut tué. La fortune de l’Arménie semble s’être maintenue assez bonne sous les successeurs de Pharnak jusqu’au dernier prince de cette période Pharnak II, qui la fit baisser considérablement ; c’était un homme inactif et insouciant ; sous lui le pays fut envahi à plusieurs reprises et bon nombre de provinces arméniennes furent conquises par les Assyriens.

Avec Sgaïorti commença pour l’Arménie une nouvelle ère de prospérité. Sgaïorti expulsa les Assyriens et, par une sage administration, rendit son peuple aussi heureux qu’il ne l’avait jamais été. Son successeur Barouïr fut le premier prince arménien qui portât le titre de roi et les insignes de la royauté. Ce privilège lui fut conféré par Arbace, roi des Mèdes qu’il aida à renverser le roi d’Assyrie, Sardanapale. Sous le règne de Barouïr (suivant le P. Tcharnitchian ; sous celui de Sgaïorti, d’après le texte de Moïse de Khorène), Sennachérib, roi d’Assyrie fut assassiné par ses deux fils Atramèle (Adramelech) et Sannasar (Sarasar) qui vinrent ensuite se réfugier en Arménie. Sannasar reçut