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Page:Müller - Introduction à la philosophie védanta.djvu/127

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conditions, ce corps, ces sens, cet esprit et tout le reste ? Et la réponse fut, d’avidya ou de la nescience. Originellement, je crois, cette nescience fut considérée comme purement subjective, comme un aveu de notre inévitable ignorance de tout ce qui est transcendant, ignorance reconnue d’un commun accord par les plus grands philosophes. Mais bientôt cette avidya fut conçue comme une puissance indépendante. Ce ne fut plus seulement l’ignorance personnelle, ce fut l’ignorance universelle, une ignorance n’affectant pas seulement le Soi humain, mais couvrant d’ombre pendant un temps le Soi suprême, Bráhman lui-même, qui, comme nous l’avons vu, est la substance du Soi humain. Mais alors se pose de nouveau la question : comment l’ignorance peut-elle affecter le Soi suprême qui est Tout en Tout, qui n’est soumis à rien d’extérieur à lui, parce qu’il n’y a rien en dehors de lui, qui donc est parfait à tous égards ? Le Védantiste ne peut que répondre qu’il en est ainsi. L’on a souvent dit qu’il n’est pas satisfaisant pour un philo-