Page:Müller - Introduction à la philosophie védanta.djvu/58

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n’est besoin que de fermer nos yeux et nos cœurs à l’illusion du monde afin de nous trouver plus riches que le ciel et la terre. La foi elle-même, Sraddhâ[1], dont l’usage en philosophie a été particulièrement contesté, parce que la philosophie, selon Descartes, doit commencer par de omnibus dubitare, a sa place légitime dans la philosophie védanta, car, comme la philosophie de Kant, elle nous amène à voir que nombre de choses dépassent les limites de l’entendement humain, et doivent être acceptées ou crues sans être comprises.

Le caractère sérieux et religieux que les Védantistes attachaient à la philosophie ressort des qualités essentielles qu’ils exigeaient du vrai philosophe. Il devait avoir abandonné tout désir de récompense en cette vie ou dans la vie future. Il ne devait par suite jamais songer à acquérir de la fortune, à fonder une école, à se faire un nom dans l’histoire ; il ne devait même pas penser à une récompense dans une vie meilleure.

  1. Certains textes la laissent de côté.