Page:Müller - Introduction à la philosophie védanta.djvu/73

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c’est-à-dire de son moi avec Brahman, car c’est là, selon les Oupanishads, la véritable immortalité. « Le Soi, dit-il, plus petit que ce qui est petit, plus grand que ce qui est grand, est caché dans le cœur de la créature. Un homme qui est libre de désirs et libre de peine voit la majesté du Soi par la grâce du Créateur »[1].

« Ce Soi ne peut être atteint par le Véda, ni par l’entendement ni par l’étude. Celui que le Soi choisit peut seul atteindre le Soi. Le Soi le choisit comme sien. »

Cette idée que la connaissance du Soi ne vient pas par l’étude ni par les bonnes œuvres, mais par la grâce ou le libre choix du Soi est familière aux auteurs des Oupa-

  1. On est tenté de lire dhâtuprasâdât, et de traduire « par l’apaisement des éléments » en prenant éléments dans le sens des trois Gounas : sattvam, ragas, et tamas ; Voir Gâbâla Oup. IV. Mais la même expression dhâtuhprâsadât se trouve de nouveau dans le Svetâsvatara Oupanishad III, 20 et dans le Mâhânârây. Oup. VIII. 3, tandis que le mot composé dhâtuprâsadâ ne se rencontre pas dans les Oupanishads, et que prâsâda n’est jamais employé dans le sens d’égalisation des Gounas, mais constamment dans celui de faveur ou grâce d’êtres personnels (Isvara, etc.).