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Page:Maël - Une française au pôle Nord, 1900.djvu/150

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gardé sur ces deux moyens que l’on allait employer ensemble ou séparément. Les explorateurs y fondaient de grandes espérances, dans le ballon surtout, estimant que l’aérostation était encore la plus sûre ressource en face des obstacles opposés par la banquise.

M. de Kéralio dut, à son tour, se ranger à l’avis commun. Il était nécessaire que la troupe fût nombreuse, afin de pourvoir aux difficultés du traînage et à la manœuvre des divers engins dont on allait se servir.

L’Étoile Polaire se réduisit donc au chiffre strictement nécessaire de l’équipage. Isabelle demeura à bord, auprès des malades et des blessés, secondée par la pauvre Tina Le Floc’h dans la mesure des forces qui restaient encore à la vaillante nourrice. Le commandant Lacrosse retint auprès de lui les lieutenants Pol et Hardy et le docteur Le Sieur. Aucune considération, cette fois, ne put empêcher Servan d’accompagner son ami Kéralio dans cette expédition dont tous comprenaient l’importance. Il en fut de même d’Hubert, dont la présence auprès des explorateurs parut indispensable à la mise en œuvre des moyens dont ceux-ci disposaient.

On n’attendit pas même au lendemain pour se mettre en route. On n’était pas autrement sûr de la stabilité du pack, et il fallait rendre au plus tôt à l’Étoile Polaire la liberté nécessaire à sa propre sécurité.

On se sépara donc sous les réserves suivantes : le steamer chercherait soit à l’ouest, soit à l’est, un passage lui permettant d’aborder la terre entrevue et de maintenir ses communications avec les excursionnistes.

S’il y parvenait, tout serait pour le mieux. Dans le cas où il ne retrouverait point ceux-ci, il devait déposer sur le point de