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Page:Maël - Une française au pôle Nord, 1900.djvu/243

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— Oui, et jusqu’ici tout est exact, mais je ne vois pas le but de cette démonstration.

— Voyons, acheva Isabelle, n’est-il pas manifeste que l’expédition sous-marine a réussi ? Sans cela, à défaut des voyageurs que nous recherchons, nous trouverions au moins le bateau sous-marin.

— C’est vrai », firent les marins, se rendant à l’évidence.

Toutefois Hubert garda pour lui-même une réflexion pénible qui lui était venue : « Cela prouve bien que les voyageurs se sont immergés sous les flots pour tenter de passer sous la ceinture de glaces permanentes. Par contre, rien ne prouve qu’ils en sont revenus. »

Il s’efforça de chasser de son esprit ces prévisions affligeantes, et conclut même avec gaieté des paroles de Mlle de Kéralio qu’il fallait dresser la tente au point qu’on avait atteint et y demeurer le plus longtemps possible pour attendre le retour des voyageurs.

Dans l’intervalle, on visiterait les alentours, on étudierait la configuration de ces lieux étranges.

Ce plan fut adopté et le programme suivi, au pied de la lettre.

La journée du 27 fut aussi belle que celle qui l’avait précédée, mais le thermomètre retomba à 20 degrés au-dessous de zéro.

Le premier soin des voyageurs fut de courir au rivage pour vérifier l’état de la mer. Les flots se mouvaient librement ; pas le moindre frazi n’en ternissait la surface. La stupeur d’Ermont fut grande en constatant que le thermomètre, plongé à une profondeur de 15 pieds, remontait à 4 degrés, température normale et moyenne de l’eau.