Page:Maël - Une française au pôle Nord, 1900.djvu/27

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l’entour du salon rayonnaient celles de M. de Kéralio et de sa fille, du commandant Lacrosse et d’Hubert d’Ermont.

Ce fut dans cette dernière qu’entrèrent les quatre visiteurs.

Elle était meublée avec une extrême simplicité, avec une parfaite entente de l’art d’utiliser les moindres coins. La couchette, installée dans un angle, reposait sur quatre tiroirs tenant lieu d’armoire. La toilette et la table de nuit tenaient en un meuble arrondi, pivotant dans une façon de niche, et il suffisait de faire tourner ce meuble, pour obtenir un élégant pupitre pourvu d’un tabouret à dossier.

Dans l’angle opposé se dressait un coffre-fort d’acier dont l’épaisseur défiait toute tentative d’effraction. Une savante combinaison de chiffres en garantissait l’impénétrabilité.

Hubert désigna des sièges à ses compagnons.

« Mon oncle, commença-t-il, bien que je sois votre hôte, je suis ici chez moi, avec votre consentement, bien entendu. C’est donc à moi à faire les honneurs de mes appartements, et c’est à ma chère cousine que j’en ferai le premier hommage. »

Il prit un trousseau de clefs dans son pupitre et, le tendant à la jeune fille :

« Voulez-vous introduire cette clef dans la serrure de ce coffre-fort ? » demanda-t-il.

En même temps, de la main droite, avec une prestesse singulière, il combinait les chiffres latents sous les boulons d’acier de la porte.

Isabelle n’eut qu’à tourner la main. Le cliquetis net de six verrous sortant à la fois, accompagné du bruit d’un ressort qui se détend, précéda l’ouverture de la porte, et l’intérieur du coffre apparut, distribué en casiers symétriques.