Page:Maël - Une française au pôle Nord, 1900.djvu/28

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« Voilà le trésor ! fit Hubert avec un geste de comique déclamation.

— Voyons le contenu », réclama M. de Kéralio.

Hubert se pencha, et retira de l’un des casiers divers objets d’une forme assez simple et dont le premier aspect ne révélait rien au regard.

C’étaient des cylindres d’acier, d’un poids relativement considérable. Ils mesuraient environ 30 centimètres de diamètre, et ils se terminaient uniformément en canule étranglées par un double collier auquel s’adaptait une double vis de fermeture, assez analogue à celles des robinets de gaz.

Bernard Lacrosse prit la parole :

« Il ne faut pas être bien malin pour deviner que ces cylindres contiennent quelque chose. Est-il permis de demander quoi ? »

Hubert d’Ermont mit un doigt sur sa bouche.

« Pas avant le moment venu. Oui, vous l’avez compris, ces cylindres contiennent « quelque chose », je ne puis vous le faire connaître que lorsque nous serons en telle situation que nulle mauvaise volonté n’en puisse tirer parti contre nous. Sachez seulement que ces cylindres renferment, le secret de notre victoire prochaine : la chaleur et la force, la lumière et le mouvement. Avec eux, grâce à eux, nous ne connaîtrons plus d’obstacles. Ce sont eux qui nous mèneront au Pôle. »

Les auditeurs de ce petit discours demeurèrent un instant bouche bée devant celui qui le prononçait.

« Parbleu ! s’il en est comme vous le dites, mon cher d’Ermont, reprit Lacrosse, il est certain que c’est là un secret qu’il faut garder avec soin. »

La figure d’Isabelle était devenue pensive.