Aller au contenu

Page:Maël - Une française au pôle Nord, 1900.djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Alentour, la mer demeurait lumineuse, absolument saturée d’effluences électriques. Le bateau traversait une aurore boréale permanente et… liquide.

Hubert regarda anxieusement à l’avant. Il crut observer une dégradation inexplicable de teintes. Il projeta une quantité plus grande d’hydrogène dans le moteur. La vitesse atteignit seize nœuds.

Mais alors il se produisit un phénomène singulier.

L’officier, les yeux fixés sur le compas, dont l’aiguille renversée indiquait le nord a contrario, s’aperçut, avec stupeur et épouvante, que la Grâce de Dieu dérivait sous un angle de 45 degrés.

Au moment même où il faisait cette constatation, brusquement le foyer sous-marin perdit son éclat.

Quelques minutes ne s’étaient pas écoulées qu’une obscurité complète enveloppait de nouveau les voyageurs.

Hubert ramena les lampes et en projeta les faisceaux lumineux au dehors.

Partout ils n’éclairèrent que les couches liquides. Aucune paroi, aucune colonne de basalte ne se montrait.

« Serions-nous sortis du tunnel ? » se demanda d’Ermont.

Pour s’en assurer il n’y avait qu’un moyen, remonter le plus tôt possible à la surface.

C’est ce que fit le lieutenant de vaisseau.

Mais, pour remonter, il fallait vider les récipients d’eau. Il réveilla donc Guerbraz, dont le secours lui était indispensable, et, à deux, ils filèrent les chaînes qui laissaient retomber le fond mobile des caissons de surcharge.

Ils n’eurent pas longtemps à attendre le résultat.

Le bateau, soulagé, s’éleva avec une rapidité analogue à celle