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Page:Maël - Une française au pôle Nord, 1900.djvu/29

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« À quelles « mauvaises volontés » faisiez-vous allusion, Hubert ? »

Le jeune homme allait répondre sans doute, lorsque la porte de la cabine s’ouvrit brusquement du dehors, livrant passage à un magnifique chien de Terre-Neuve, qui vint poser sur les genoux d’Isabelle sa large tête pleine d’intelligence.

« Bonjour, Salvator ! » fit gaiement la jeune fille en caressant le superbe animal.

Hubert parut contrarié.

« Nous avions donc laissé la porte ouverte ? » fit-il avec un peu de vivacité.

Il replaça le cylindre d’acier dans le coffre et referma celui-ci avec précipitation.

Par l’entre-bâillement de la porte, un nuage de fumée de tabac venait de pénétrer dans la cabine.

Hubert, qui s’était élancé dans le salon, vit une haute silhouette à cheveux roux s’enfoncer dans la coursive. « Monsieur Schnecker était là ! prononça-t-il, le sourcil froncé, en rentrant dans la cabine.

— Notre chimiste ? demanda gaiement Isabelle.

— Oui, notre chimiste, un monsieur qui ne me revient guère, ajouta d’Ermont. Depuis quelques jours son attitude me semble étrange. Je crois que nous ferons bien de le surveiller.

— Oh ! Hubert, que dites-vous là ! s’écria la jeune fille, de plus en plus surprise.

— Je dis ce que je pense, conclut le jeune officier. Au reste, ma chère cousine, voulez-vous interroger un témoin impartial ? »

Avant qu’elle eût répondu, et tandis qu’elle le considérait