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Page:Maël - Une française au pôle Nord, 1900.djvu/311

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renouveler la tentative aventureuse que deux hommes et une femme venaient de mener à bonne fin.

Ces réflexions versèrent de douces consolations aux cœurs des voyageurs.

« Voyons ! dit Hubert, nous n’avons pas termine notre besogne. Il nous reste à transporter notre bateau jusqu’à la bordure immédiate des murailles de roches, et ça ne va pas être une petite affaire. »

Cela fut une très longue affaire. Il fallut travailler dix heures au démontage, au transport, puis au remontage du bateau.

Le plus pénible fut le transport des pièces au travers de ces glaçons hérissés, cassants malgré leur dureté, et affreusement glissants sous les pieds. Pourtant, au bout de ces dix heures, le sous-marin se balançait paisiblement sur les flots de la mer libre, et les trois compagnons, désormais sûrs du retour, après avoir solidement fixé leur embarcation sous un abri de hauts rochers, purent se livrer aux douceurs du sommeil.

Toutefois, avant de s’accorder ce repos bien mérité, Hubert fît le point et releva la position exacte du tunnel souterrain.

Il se trouvait placé par 41° 48′ de longitude occidentale, mesurée sur le méridien de Paris.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Douze jours entiers étaient écoulés depuis leur départ, lorsque les hardis explorateurs abordèrent le champ de glace sur lequel les attendaient leurs amis. Trois d’entre eux seulement s’y trouvaient. On avait dû, par prudence, renvoyer les autres, et parmi eux M. de Kéralio, que sa seule énergie avait soutenu jusque-là.

Le lieutenant Pol, le docteur Servant et un matelot n’avaient pas voulu quitter leur dure station sur le pack.