Page:Maël - Une française au pôle Nord, 1900.djvu/41

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scrupuleusement étiquetés et, par conséquent, aussi aisément démontables et transportables qu’ils ont été ajustés ici. Nous avons un double mur de planches, et le long de la paroi interne est plaqué un revêtement de toile goudronnée qui dissimule nos conduits d’air chaud destinés à combattre le refroidissement intérieur. Les deux murailles sont séparées par un vide de 25 centimètres en guise de chambre à air. Leurs surfaces intérieure et extérieure sont tapissées de couches de papier posées les unes sur les autres, et, pour plus de sécurité, nous allons revêtir nos cloisons de tentures de laine. »

Et, n’oubliant aucun détail, il montrait aux visiteurs émerveillés les colonnes de cuivre et d’acier soutenant la légère armature des charpentes, le jeu délicat des fermes laissant carrière à l’action des vents les plus violents par le glissement des angles sur leurs boulons, le grenier dominant toute la demeure, les plafonds percés de patins-glace pour utiliser la lumière du jour tout en supprimant les courants d’air inévitables des portes et des fenêtres, le plancher feutré soutenu par des traverses de fer revêtues de bois.

Un corridor circulaire, ou, mieux, une galerie mettait toutes les pièces en communication et permettait d’y accéder sans passer de l’une à l’autre par les portes intérieures.

Tandis que l’on visitait l’édifice dressé et aménagé en moins de quarante-huit heures, le chimiste Schnecker, qui observait toutes choses avec la plus curieuse attention, jeta tout à coup un cri de surprise.

« Ah ! par exemple, cher monsieur, voici qui me paraît moins bien conçu !

— Quoi donc ? interrogea M. de Kéralio.

— Mais vos cheminées ! Outre qu’elles ne sont pas faites