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UNE FRANÇAISE AU PÔLE NORD

Celle-ci était un véritable chef-d’œuvre de mécanique industrielle et d’ordonnance hygiénique. Elle mesurait, dans son état actuel, et dépourvue des deux ailes qui devaient la flanquer ou plutôt l’envelopper, un diamètre de 12 mètres, formant la corde du demi-cercle selon lequel elle était construite. Le diamètre de ses ailes devait gagner 3 mètres de plus à chaque extrémité de celui-ci. L’ensemble de la demeure représentait donc ainsi un cercle dont la seconde moitié devait déborder la première, tandis que la cour intérieure mesurait une aire de 6 m. 50 recouverte d’une toiture mobile.

La distribution de cet étrange édifice, assez semblable à nos panoramas, donnait naissance à un certain nombre de salles ou, plus exactement, de compartiments, habités par plusieurs locataires à la fois. Une de ces chambres, la mieux aménagée, était réservée à Mlle de Kéralio et à sa nourrice. Indépendamment de deux salles à manger inégales, l’une pour les officiers, l’autre pour l’équipage, la maison comprenait encore la cuisine commune, trois chambres à bains, un laboratoire de physique et chimie, un réduit d’observations astronomiques et météorologiques, une infirmerie, une pharmacie, soit ensemble dix pièces de service public et huit chambres.

Elle avait été ainsi conçue par M. de Kéralio et exécutée sur les plans qu’il avait mis une année à parfaire et à améliorer, avec le concours entendu et sagace du docteur Servan.

Ce fut donc avec un légitime orgueil que M. de Kéralio fit à ses compagnons, devenus en même temps ses hôtes, les honneurs de cette demeure provisoire qui, en bien des régions heureuses, aurait pu être définitive. Il s’étendit même avec complaisance sur les explications qu’il en donna.

« Veuillez considérer que notre logis est fait de morceaux