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Page:Maël - Une française au pôle Nord, 1900.djvu/78

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curiosité, et surtout celle de mes chers compagnons. Eh bien, ce combustible supplémentaire, nous le possédons, et sous un volume tel, qu’il ne sera ni un encombrement, ni une surcharge pour l’Étoile Polaire. Je dirai plus. En admettant même que la route de mer demeure fermée à notre brave navire, nous pourrons l’emporter sur nos traîneaux, ce combustible extraordinaire, avec cet avantage inappréciable de trouver en lui, non seulement la chaleur, mais aussi la lumière et un agent dynamique d’un pouvoir supérieur à celui de la vapeur même. »

Pour le coup, tout le monde se retourna vers d’Ermont. Une stupeur admirative se lisait sur tous les visages. Sur quelques-uns même on pouvait voir comme une crainte qu’Hubert eût parlé en état de démence, ou simplement pour mystifier son interlocuteur.

Le jeune homme comprit que d’un tel sentiment pouvait résulter une sorte de malaise moral pour ses auditeurs, s’il ne leur fournissait sur-le-champ, non l’explication totale de ce qu’il venait d’avancer, mais une sorte de preuve de ses dires.

« Messieurs, acheva-t-il, je vous dois et je me dois à moi-même de ne pas vous laisser sous le coup d’un doute fâcheux. Voilà le sens de mes paroles. Mon frère, Marc d’Ermont, chimiste comme M. Schnecker, a eu la rare bonne fortune de faire une découverte merveilleuse et sans précédents. Cette découverte, nous allons être les premiers à en faire l’application pratique, et une première expérience, qui n’est pas vieille, elle est d’hier, me permet de vous en assurer d’avance la complète réussite. Qu’il vous suffise d’apprendre, pour le moment, que mon frère est parvenu à liquéfier, à solidifier même, et, conséquemment, à renfermer en un volume hors de proportion