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Page:Maël - Une française au pôle Nord, 1900.djvu/79

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avec sa puissance, un gaz primordial, un corps simple réputé jusqu’ici permanent. »

Tous les assistants s’étaient levés.

Hubert parlait avec une sincérité, un feu, qui firent entrer la conviction dans tous les esprits.

Une fois encore, le seul Schnecker éleva ironiquement la voix.

« Ah ! par exemple, monsieur d’Ermont, railla-t-il, quelque estime confraternelle que je sois prêt à accorder à monsieur votre frère, celle-là me paraît un peu forte. Je voudrais voir ça pour y croire ! »

Un murmure désapprobateur accueillit cette incrédulité.

« Vous le verrez, monsieur, se contenta de répondre Hubert, et bientôt. »

C’était mettre fin au débat et à l’incident.

M. de Kéralio profita du silence qui suivit cette révélation vraiment stupéfiante pour continuer :

« Indépendamment des moyens ordinaires, il en est deux qui ont trait l’un et l’autre précisément à l’admirable découverte que vient de vous signaler M. d’Ermont. Vous savez, messieurs, combien de méthodes ont été suggérées et prônées, tantôt par des hommes du métier, ayant fait plusieurs fois la course aux régions polaires, tantôt par des songe-creux. Or, sachez-le bien, il n’est pas de fantaisie imaginative si invraisemblable que la science humaine ne puisse réaliser aujourd’hui, à la condition toutefois que cette fantaisie ait un fondement rationnel et ne cherche pas la quadrature du cercle.

« Parmi les moyens envisagés comme praticables par les hommes d’expérience, deux ont réuni tous les suffrages : si