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V
l’hivernage
Le froid était rentré triomphalement dans son empire, à la faveur de la nuit polaire qui drape le ciel de ses tentures de deuil. Grâce aux sages calculs qui avaient présidé à la construction et à l’installation de Fort Espérance, les hivernants n’en avaient encore que peu souffert. En effet, entre les effroyables températures du dehors et celles que les poêles sans cesse allumés entretenaient à l’intérieur, il y avait presque constamment 30 à 40 degrés de différence.
Aussi, sur les conseils des deux médecins, avait-on aménagé devant chaque porte une façon de hangar à « transition » pour permettre à ceux qui sortaient de s’habituer à l’énorme rupture d’équilibre entre les deux températures.