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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/100

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L’ABBÉ

chacun songea aux affaires de son petit négoce.

Du Val, qui avoit été le plus maltraité de la troupe dans la nuit qu’ils avoient passée à Mante, méditoit toujours une prompte vengeance, et l’occasion s’en présenta d’elle-même, par une affaire qui survint à Armant, deux heures après qu’il fut arrivé à Guibrai, pour laquelle il étoit nécessaire de monter promptement à Cheval : mais Du Val ayant été instruit du dessein de son camarade ; n’oublia rien pour le contrecarrer, à quoi il lui fut facile de parvenir par le ministere d’un Officier de justice qu’il gagna par l’espérance d’un gros profit.

Dans le tems qu’Armant faisoit graisser ses bottes ; et que son Cheval mangeoit l’avoine, l’Officier en question, entra avec un grand papier à la main, des mieux griffonnés, et après avoir fait quelques perquisitions dans l’Hôtellerie, l’hôte le conduisit à Armant, auquel il donna ce beau papier, qu’il fut fort long-tems sans pouvoir lire ; mais enfin l’ayant un peu déchiffré,