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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/101

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EN BELLE HUMEUR

il reconnut qu’on l’accusoit d’avoir volé un Cheval dans une Auberge à Evreux, et que l’Officier, qui étoit présent, l’ayant reconnû, à ce qu’il disoit, aux indices qu’on lui en avoit donnés, que c’étoit celui sur lequel Armant prétendoit monter, sur le champ il le saisit et l’arrêta à la requête d’un particulier qui se disoit Marchand de St. Malo, et malgré sa résistance et toutes les bonnes raisons qu’il pût alleguer à la justice, le cheval fut conduit dans une maison étrangére, et donné à la garde d’un homme de la Ville, qui se chargea de sa nourriture, et de le représenter quand on l’ordonneroit, moyennant quarante sols par jour.

Le feu étant monté au visage de nôtre petit homme, qui n’entendoit point de raillerie où il s’agissoit de son intérêt, ne pût pas voir sortir son cheval de l’Hôtellerie avec tranquilité ; le payement qu’il en avoit fait devant ses amis à Evreux, étoit plus que suffisant pour prouver son innocence, et l’injustice qui lui étoit faite, fit qu’il sauta de colére sur l’Officier, et après l’avoir car-