Aller au contenu

Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98
L’ABBÉ

ressé de quelques gourmandes, il le régala de plusieurs coups de bâtons, dont il le mit tout en sang, par une blessure assez profonde qu’il lui fit à la tête ; et cette affaire, qui d’abord n’étoit qu’un jeu, ne devint que trop sérieuse par la suite.

Il est aisé de s’imaginer que nôtre Officier n’oublia rien pour rendre sa cause bonne ; et il disposoit la matiére pour faire un bon procès à Armant, lors que Du Val considérant par toute la manœuvre du Bailly, que la chose alloit être poussée vigoureusement, et plus loin qu’il ne souhaitoit, après avoir tiré quatre pistoles adroitement de son ami, sous pretexte de faire taire tout le monde, il lui fit rendre son cheval, dont l’autre parut très-content en apparence ; mais il soupçonna tout à-fait Du Val de lui avoir fait cette pièce, dont il fut éclairci, par un aveu sincere que lui-même lui en fit.

Les quatre pistoles qu’avoit données Armant, furent destinées pour boire à sa santé, à quoi il consentit volontiers, et fit semblant de trouver tout bon, quoique dans l’âme il méditât une