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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/11

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L’ABBÉ

la France de même que plusieurs parties de l’Europe, ne seroit pas du tiers aussi peuplée que nous la voyons aujourd’hui.

Paris, cette charmante Ville, ne nous donne que trop de matiére sur un si beau sujet ; c’est chez elle que nous allons puiser profondément les preuves de cette vérité, par le recit des Histoires nouvelles qui y viennent d’arriver. Il y a peu d’années qu’Ormon, homme de Robe, et dans une charge des plus distinguées du Barreau, à l’âge de soixante-neuf ans, après avoir passé ses belles années dans le Célibat avec assez de tranquillité, se détermina tout à coup par un changement subit, qui épouvanta ceux qui veilloient comme ses plus proches héritiers à la recolte de sa succession, d’épouser une jeune personne pour lui servir de compagnie le reste de ses jours. Ormon étoit très bien fait, d’une taille médiocre, ni trop grande, ni trop petite, mais parfaitement bien proportionnée ; il avoit un air mâle et majestueux, de l’esprit infiniment, si agréable dans les conversations, et honnête à tout