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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/12

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L’ABBÉ

le monde à un tel point, que les compagnies les plus illustres de Paris, se faisoient un vrai plaisir quand elles pouvoient jouïr quelques, momens de sa belle humeur, qui étoit des plus enjoüée. Ses maniéres charmantes, et sur tout son grand cœur pour ses amis, lui attiroient l’estime universelle de tous ceux qui le frequentoient ; et il n’y en eût pas un lors qu’il fit connoître son dessein pour le mariage, qui ne tint à grand honneur de se voir son allié, chacun lui offrant pour Epouses ses Cousines, ses Niéces ou ses Sœurs, et qui ne s’efforçât à quelque prix que ce fut de le faire entrer dans sa famille. Mais il étoit trés-difficile sur le choix qu’il avoit à faire, et fût un tems assez considérable sans pouvoir se déterminer en faveur d’aucune belle, quoi qu’assûrément on lui en fit passer en revûe une infinité de toutes sortes d’âges et de qualités. Son rang, son bien et son propre mérite lui pouvoient donner lieu d’espérer une alliance des plus considérables de la Ville. Cependant il se déclara hautement en faveur d’Aminte ; c’étoit une jeune personne assez dis-