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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/17

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EN BELLE HUMEUR

apparente suppléerent à tout, et lui tinrent lieu de la plus haute fortune qu’il pouvoit espérer par un mariage plus avantageux. Il l’obtint donc du Médecin après toutes les cérémonies ordinaires, et en trois jours de tems l’affaire fut consommée, non pas sans peine de la part d’Aminte, qui se trouva sans inclination pour le charmant Epoux ; lui sacrifiant Nico son nouvel Amant, pour lequel elle se sentoit une passion démesurée ; mais l’espérance qu’elle eut de le posséder avec moins de risque et plus de tranquillité la détermina en faveur d’Ormon. Le mariage se fit donc du consentement de Nico, lequel eut de si grandes assurances de fidélité de sa belle Maîtresse, et de la continuation d’un amour éternel, qu’il travailla lui-même à la faire passer entre les bras d’Ormon, pour en jouïr plus à son aise sous la couverture de cet infortuné Epoux.

Ce vieux Mari, charmé de toutes les perfections de sa jeune Epouse, se crût dans sa possession le plus heureux des hommes ; il remercia bien le Médecin de lui avoir procuré un si grand avan-