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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/16

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L’ABBÉ

ment la recherche pour être refusé.

Les belles qualités d’Aminte l’avoient frappé au vif ; Elle demeuroit chez le médecin, et passoit pour sa nièce depuis la mort de sa mére ; et quoi qu’il n’y eût que quinze jours qu’elle fut avec lui, elle avoit déjà commencé une intrigue d’amourette avec un nommé Nico, Secretaire d’un Maître des Requêtes, dequoi le Médecin fût extrêmement fâché, et il crût pouvoir rompre ce commerce en la mariant avec le plus de diligence qu’il lui seroit possible ; à quoi il réüssit avec bien de la facilité ; car Ormon étoit si éperdûment amoureux de cette aimable enfant, qu’il mit tout en œuvre pour la posséder, et il s’y prit avec tant d’ardeur, que la voir, l’aimer et l’épouser ne furent qu’une même chose ; enfin jamais mariage ne fut fait à Paris avec tant de précipitation et si peu de bruit. Il crut avoir trouvé en la personne d’Aminte tout ce qu’il s’étoit donné tant de peines à chercher ; et quoique du côté des biens elle n’en eût pas suffisamment pour les fraix des Nôces, sa beauté, son bon air et sa vertu