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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/22

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L’ABBÉ

été un chef-d’œuvre de nature, quoi qu’au fond ce ne fût qu’une figure de Scaramouche, qui ne méritoit pas la moindre attention.

La Belle qui vouloit sçavoir les pensées les plus secrétes de son Epoux, ne laissa pas passer cette occasion : elle résolut absolument de se faire instruire par lui-même ; et dans le tems qu’Ormon révoit de toutes ses forces, Aminte disposa ses yeux et son visage pour le dessein qu’elle avoit projetté, et son Epoux comme se réveillant, ayant jetté la vûë sur elle, et la voyant toute en pleurs, fût bien surpris de ce spectacle, auquel il ne s’attendoit assurément pas. Qu’avez-vous, lui dit-il, Madame, tout interdit, en quoi vous a-t-on désobligée ? Est-ce moi qui déplait, d’où vous viennent tant de larmes ? Que vous a-t-on fait ? Ouvrez-moi vôtre cœur, je le veux sçavoir. Ha ! Monsieur, répondit Aminte, en pleurant encore mieux qu’auparavant ; Que me demandez-vous ! prenez la peine, s’il vous plait ; de vous bien regarder dans le miroir, et vous apprendrez par vous-même, ce que vous