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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/28

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L’ABBÉ

assez par nôtre contrat de Mariage ; et je ne vois que trop que la personne qui mérite le plus d’être heureuse toute sa vie, court risque d’avoir à peine du pain après ma mort. Aminte ravie d’avoir connu par les paroles d’Ormon, que les sujets de son inquiétude provenoient de toute autre chose que ce qu’elle s’étoit imaginée, s’étant un peu remise de tous ses troubles, elle n’oublia rien pour rassurer l’Esprit de son Epoux, en lui disant, qu’il n’étoit pas encore d’un âge à rien désespérer, et que de son côté elle se sentiroit toujours les dispositions nécessaires pour l’accomplissement de ses désirs. Je veux bien croire, lui dit-il en l’interrompant, que ce sont là, Madame, vos véritables sentimens ; mais enfin quoique ce défaut d’héritier soit pour moi une peine infinie, à cause de mes foiblesses et de mes infirmités que vous ne connoissez que trop, et qui me privent, je crois, pour jamais de l’espérance de voir un jour mes souhaits accomplis ; tout cela n’est rien en comparaison d’une pensée dont je suis tourmenté depuis très longtems, qui me cause