Aller au contenu

Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
36
L’ABBÉ

moitié se disposeroit à le bien recevoir à son retour. Ce qui fut dit, fût fait ; Aminte se mit en état dès le lendemain d’exécuter les ordonnances de l’Abbé ; et son Epoux après l’avoir bien remercié du sacrifice qu’elle venoit de lui faire, en donnant à son ami son Singe qu’elle aimoit si fort, et de sa soumission pour remplir ses désirs, il monta à quatre heures du matin à cheval avec l’Abbé, et partirent pour une petite Terre qui appartenoit à un de leurs amis, qui n’étoit éloignée que d’une lieuë et demi au plus de Paris, où ils comptérent fort de trouver bonne compagnie et de s’y bien réjouïr.

Ils ne furent pas plutôt sortis de la maison que le Secretaire descendant par le petit escalier ordinaire, fût ravi de pouvoir entretenir seul sa belle maîtresse ; il y avoit plus d’un mois qu’il ne l’avoit pû joindre un quart d’heure. Ha ! Madame, s’écria-t’il en entrant, qu’on est malheureux quand on aime aussi tendrement que je fais la personne qui mérite le plus d’être adorée, et qu’on la voit si peu ! Faut-il toûjours qu’un Mari