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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/41

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EN BELLE HUMEUR

nous obséde, et puis-je être des siécles entiers sans vous approcher. Je ne sçaurois je vous jure vivre dans cette contrainte, si vous n’y mettez ordre, ma belle Maîtresse, vous me ferez mourir d’amour et de douleur.

Aminte repondit le plus obligeamment du monde aux honnêtetés de son Amant ; elle lui dit que son Epoux étant parti pour la Campagne, où il devoit rester quelques jours ; elle esperoit bien qu’ils profiteroient tous deux de cette absence, et particuliérement les nuits qu’elle donneroit toutes entiéres à ses ardeurs, s’il étoit vrai qu’il l’aimât toujours, comme il l’en assuroit.

Cet Amant ne manqua pas à ce discours de redoubler ses protestations, et lui donna dans le même moment des marques les plus sensibles du plus parfait amour qui fut jamais. La belle lui raconta ensuite mot pour mot la plaisante conversation qu’elle avoit euë avec son Mari avant son départ, sans oublier la risible avanture du Singe, et le bizare dessein qu’avoit son Mari de la mettre dans les remédes pour avoir un héritier.