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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/43

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EN BELLE HUMEUR

pas, pensa bien les déconcerter. Une nuit des plus heureuses qu’ils avoient passées ensemble, Nico appercevant le jour, dit à Aminte : ma belle, il faut que je me retire de peur de vous exposer ; et comme il faisoit ses derniers adieux, il entendit sur la montée un bruit épouvantable mêlé de cris, que cela l’obligea de quitter prise, de se lever et d’aller écouter ce que ce pouvoit être.

C’étoit Henriette, fille de Chambre d’Aminte, jeune et assez jolie qui s’étoit laissé tomber si rudement en allant à quelques nécessités, qu’elle s’étoit fort blessée à la tête, et souffroit des douleurs insuportables. Nico eut bien voulu venir à son secours, il y avoit même des raisons particuliéres, qui lui faisoient prendre plus de part qu’on n’eut crû à ce qui touchoit cette aimable fille ; mais il ne pouvoit aller la soulager, sans lui faire connoître l’endroit où il avoit passé la nuit. Il ne sçavoit comment s’y prendre, ni par où sortir, la grande porte de la chambre d’Aminte étoit fermée par dehors à la clef, il falloit passer absolument par le petit escalier, et comment faire ?