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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/42

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L’ABBÉ

Ils se raillerent de lui de la belle maniére ; cependant Aminte fut obligée de se baigner, comme il avoit été arrêté, et si elle s’échauffoit les nuits avec Nico, les jours elle les passoit à se rafraîchir suivant les ordres de son Mari, qui ignoroit les grandes obligations qu’il avoit à son Secretaire.

Aminte fut parfaitement bien servie par son cher Amant, qui étoit au plus sur sa vingt-huitième année. C’étoit un gaillard très-propre pour une bonne fortune : aussi il ne s’épargna point, et employa toutes ses forces, pour conserver la succession d’Ormon dans la ligne directe, en faisant sentir à cette jeune Epouse la différence qu’il y a d’un vieillard abattu à un jeune homme vigoureux et plein de feu. Elle en sçavoit aussi parfaitement bien faire la différence, et elle n’étoit point du tout novice sur l’article.

Un matin, à la pointe du jour, nôtre Secretaire se retiroit sans bruit dans sa chambre, sans que personne s’apperçût de ce commerce ; mais une aventure à laquelle nos Amans ne s’attendoient