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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/53

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EN BELLE HUMEUR

sation roula sur différentes matiéres, qui me firent connoître qu’elle avoit encore beaucoup plus d’esprit que je n’avois pensé. Après plusieurs discours qui me plurent infiniment, Angelique s’appercevant que la bague que j’avois au doigt jettoit un assez beau feu : vous avez là un beau Diamant, me dit-elle, il m’éblouit ; combien vous coûte-t-il, Mr. l’Abbé ? J’en payai, lui répondis-je, douze cent livres à Alvaris, il n’y a que quinze jours, et l’on m’en a voulu donner trente Pistoles de profit. Il est bien beau, reprit elle. Comme je m’apperçus qu’elle étoit charmée de ma bague, et qu’elle la regardoit d’une attention qui lui faisoit plaisir, je m’approchai un peu plus près d’elle, comme pour la lui mieux faire voir, et en même tems me penchant près de son oreille, je lui dis tout bas : Ma belle, il est à vôtre service du plus profond de mon cœur, mais à une condition. La belle me regardant fixement, se mit à rire, et fit semblant de n’avoir pas entendu. Elle me parla sur le champ d’autre chose ; et la conversation ayant changé, il ne