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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/52

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L’ABBÉ

prendre par la belle porte, l’on est sûr de sa conquête. Je la connois, dit Ormon, elle a beaucoup d’esprit, et chacun en dit du bien ; mais, vous l’Abbé, que m’en allez vous dire ? J’étois donc, reprit-il, dans cette maison, et j’y joüois une partie d’Ombre avec assez d’attention, lorsque Monsieur le Marquis d’Urpan me vint faire une mauvaise contestation sur un jeu sans difficulté ; Mademoiselle Angelique qui étoit dans la chambre s’étant aprochée, et décidant à son ordinaire des coups, chacun se faisant plaisir de s’en raporter à elle, la balance pancha de mon côté, et elle décida le coup en ma faveur. Il s’agissoit de quatre pistoles, je les pris sur la table, et le Marquis d’Urpan jetta de colére les cartes au feu. La partie fût par là rompuë, et toutes les tables de la chambre étant remplies, ne voyant point d’apparence à en relier une nouvelle, je pris un fauteuil et me mis auprès du feu à côté de la belle Angelique, que je remerciai bien fort de son agréable décision. Elle répondit à mes honnêtetés avec beaucoup de grace, et nôtre conver-