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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/56

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L’ABBÉ

toujours qu’Angelique viendroit coucher, se promenoit à grand pas d’un bout de la ruë à l’autre, lors qu’un jeune homme de vingt-deux ans ou environ, passant par là tout nud, commença à faire de grands cris, disant qu’on l’avoit dépouillé, et appellant les Archers du Guet de toute sa force, qui coururent à sa voix ; ce malheureux leur ayant dit que plusieurs voleurs venoient de le dépouiller, deux de ces Officiers se chargérent de le reconduire chez lui, et les autres se dispersérent dans toutes les ruës voisines, et rencontrant mon laquais à trente pas de la maison d’Angelique, ils crûrent qu’il étoit un de ceux qui avoient maltraité ce pauvre jeune homme, et l’ayant arrêté malgré tout ce qu’il pût dire, ils le conduisirent au Châtelet, où après l’avoir fouillé, n’ayant trouvé dans sa poche que la lettre qu’il avoit ordre de rendre à Angelique, on la déposa au greffe, et lui, on le mit dans un Cachot très-obscur, jusqu’au lendemain à sept heures du soir sans boire ni manger. Le Lieutenant criminel étant venu l’interroger, le pauvre Diable déclara