Aller au contenu

Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
53
EN BELLE HUMEUR

la vérité, et lui ayant dit qu’il m’appartenoit, et le sujet du message dont je l’avois chargé, il le renvoya avec la lettre, qui lui fut renduë sans être décachetée. Vous pouvez juger dans quelle impatience je me trouvai de n’avoir point de nouvelles d’Angelique, et de l’inquiétude où je devois être de ne point revoir mon Valet. Enfin, après l’avoir fait chercher par tout inutilement, je ne pûs m’imaginer autre chose, sinon que Mr. André ayant surpris la lettre que j’écrivois à Angelique, bouillant et furieux comme vous le connoissez, et par des intérêts particuliers dont je commençai à avoir quelque soupçon, avoit fait jetter ce garçon par les fenêtres, et je me disposois à m’en faire éclaircir à quelque prix que ce fût, lorsque mon Valet lui-même, à dix heures du soir, me vint rapporter ma lettre en me contant le malheureux sort qu’elle lui avoit causé ; il étoit pâle et défait comme un mort, et le jeune qu’il venoit de faire l’avoit si fort changé, qu’il n’étoit pas reconnoissable, mais deux pistoles que je lui jettai à la tête lui remirent tout d’un coup